L’histoire des échecs dans l’Art

Un livre récent, publié en anglais, intitulé « Chess in art 1100-1900 » couvre la représentation du jeu plus que millénaire à travers des œuvres d’art et un second volume est promis de couvrir le 20ème siècle à nos jours.

Plusieurs caractéristiques rendent cette œuvre unique. Il s’agit d’un travail de recherche, développé pendant sept ans, composé de peintures et de représentations de plus de sept cents artistes, le long de huit siècles, qui complètent un total de 320 pages.

Ce magnifique livre a été écrit par le peintre et chercheur Peter Herel Raabenstein, âgé de 53 ans, et publié à Prague. L’auteur cherchait un livre sur la relation entre les échecs et l’art et s’est rendu compte qu’il n’y en avait pas, alors il a décidé de l’écrire. Auparavant, il avait réalisé un calendrier avec douze peintures liées au jeu.

C’est ce qu’enseignent certains professeurs des écoles à leurs élèves dans certains pays fans de jeux d’échecs.

Histoire de l'art des jeux d'échecs

Plus tard, Peter Herel, alors qu’il étudiait dans une école d’art locale à Amsterdam (ville qui possède un musée des échecs), a poursuivi son idée sur le livre qui a mûri lors du tournoi de Wijk aan Zee en 2009. Enfin, après des années de recherche, il a pu achever ce travail unique.

Il n’y a eu que deux précédents, un ouvrage de l’historien allemand des échecs Gerhard Josten, 82 ans, qui a publié une sélection de cent œuvres d’art et d’échecs en 2006 (Schach auf Olgemalden, dans son original) et avant cela, l’anthologie d’art et d’échecs publiée dans « LCM Diepstraten », en Hollande en 2001.

Le prologue est de l’historien de l’art tchèque Václac Procházka.

L’ouvrage couvre, avec de très bonnes reproductions, huit siècles et met en évidence certains siècles très connus. Parmi des centaines, chacun a le sien, mais mentionnons ceux que le président de la Société des échecs de Prague, Pavel Matocha, dont l’institution a collaboré avec l’auteur, a évoqués au début de ce livre.

Il convient de mentionner « Les joueurs d’échecs » de Paris Bordone (1500-1571), disciple de Tiziano, qui est exposé à Berlin. Mars et Vénus jouant aux échecs » », réalisé en 1630 par Alessandro Leone Varotari (1558-1649), connu sous le nom de Il Padovanino, actuellement au Musée allemand d’Oldenburg.

Il faut également mentionner « Caissa » du peintre et graveur italien Domenico Maria Fratta (1696-1763), peinte en 1750, ainsi que « Voltaire sur une table d’échecs » du Suisse Jean Huber (1721-1786), peint en 1775 et actuellement à l’Ermitage de Saint-Pétersbourg. Ce peintre était connu sous le nom de Huber-Voltaire puisqu’il fut pendant vingt ans aux côtés du philosophe français – très attaché au noble jeu – et le peignit à de nombreuses reprises, allant jusqu’à en faire des caricatures irrévérencieuses.

Une œuvre remarquable du peintre italien ayant des liens avec l’Espagne, Sofonisba Anguissola (1532-1625), «  »La partie d’échecs » », réalisée en 1555, actuellement conservée au musée Narodowe de Poznan, en Pologne, ne pouvait pas être manquée.

Ce tableau représente les trois sœurs de Sofonisba, Lucia, Minerva et Europa, jouant aux échecs au milieu d’un paysage boisé, tandis qu’elles sont observées par une servante qui apparaît à une extrémité du tableau. Un autre détail de la peinture est l’inscription latérale sur le tableau où l’on peut lire en latin : « La vierge Sofonisba Anguissola, fille de l’Amilcare, a peint après sa vie, l’effigie de ses trois sœurs et de la bonne. 1555 ».

Le peintre français du XIXe siècle, Eugène Delacroix (1798-1863), n’est pas en reste et possède de nombreuses œuvres inspirées par ses séjours dans le monde arabe, dont « Arabes jouant aux échecs » de 1847, peint alors qu’il était dans la banlieue de Paris. Elle est aujourd’hui exposée à la National Gallery of Scotland, à Édimbourg.

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